Ophélie Léonard
L'ardeur
L'ardeur
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L'ardeur • Recueil de poèmes
56 textes • 142 pages
Extrait : Le ruban
Cette nuit elle dénoue son ruban
Elle est lassée des plaisanteries
Dans son nouvel habit flambant
Longtemps objet de belles flatteries
Cette silhouette au sourire tombant
Ils l’aiment jusqu’à l’idolâtrie
Ils usent toujours de faux-fuyants
Le temps, l’argent et les gâteries
Elle enfilera encore ce soir
Son très grand costume de scène noir
Dessinant l’avenir au pochoir
Son corps se bat dans cette grande foire
Puis lavée de tous ses déboires
Elle crachera dans des mouchoirs
Reverra sa vie au calquoir
Regardant du lion la mâchoire
Un jour à force de baratin
Finirais-je dans un bar à timp ?
Dans cette ville peuplée de crétins
Est-ce beau métier d’être une catin ?
J’attends, fais des alexandrins
Pour livrer des vers diamantins
Elle, travaille toujours dans le satin
Je l’ai vu dans ses yeux éteints
Dessine l’avenir sur un poster
À la recherche d’une main sincère
Dans cette putain de vie austère
En quête d’un succès planétaire
Noyée dans foule contestataire
A pour seul rêve d’être amoureuse
De passer une vie langoureuse
Pas d’amour sans fin douloureuse
Penses-tu un jour à t’assagir ?
Le lion voudrait seulement hurler
Sans jamais rougir de rugir
Toute la tristesse bien maquillée
Bientôt cachée à en mourir
Ou délicieusement adorée
Nous irons nous entre-chérir
Délicatement embarrassés
Aimerait bien être une femme farouche
Elle y pense souvent quand elle couche
Rarement traitée comme sainte-nitouche
Juste pousser un grand cri comme Munch
Et le temps passe les nuits sont louches
Aux traits d’un portrait sans retouche
Face à ces ogres vide la cartouche
Le vice lui, n’est qu’un amuse-bouche
Haine d’un jour effacée, mais espérance brimée
Un vers toujours rimé, un corps mille fois usé
Une peine bien abusée, une joie très amusée
Une âme bien libérée, ruban enfin délié
Elle voudrait parfois se piquer
Et il y en a beaucoup des comme elle
À la semaine bien compliquée
Entassées dans un beau bordel
Qu’on voudrait toutes éradiquer
À la recherche d’un bon modèle
Mais plus grand-chose à répliquer
Cette fois encore la lune est belle
Cette nuit elle dénoue son ruban
Elle est lassée des plaisanteries
Dans son nouvel habit flambant
Longtemps objet de belles flatteries
Cette silhouette au sourire tombant
Ils l’aiment jusqu’à l’idolâtrie
Ils usent toujours de faux-fuyants
Le temps, l’argent et les gâteries.
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